Je cherche à rendre ma lessive plus écolo, j’ai déjà basculé sur une lessive de type Arbre Vert, j’ai déjà fortement réduit les doses (je vous le conseille : on ne voit pas la différence), j’ai déjà essayé de faire ma lessive écolo moi-même…
Je me suis donc intéressé aux noix de lavage et aux boules de lavage (ce sont deux choses différentes). Je vous parle aujourd’hui des noix de lavage.
Les noix de lavage indiennes : fruit de l’arbre à saponine
Les « noix de lavage indiennes » sont les fruits du Sapindus Mukorossi, également appelé arbre à savon, savonnier ou encore… bois savonnette ! Il pousse en Inde et au Népal.
Récoltées à l’automne, les noix sont ensuite séchées et décortiquées avant d’être utilisées localement ou conditionnées pour le commerce. Ce sont les coques les plus intéressantes, car elles contiennent de la saponine, une substance qui se dissout au contact de l’eau et opère comme un savon.
La saponine, une substance naturelle et végétale
La saponine, vous en avez sans doute déjà croisé. On la trouve autour des grains de quinoa, dans les feuilles de lierre… C’est ce qui cause cette petite mousse lorsque vous lavez ou faites cuire le quinoa ! C’est un agent tensio-actif, le même que les lessives industrielles tentent de répliquer.
Certains animaux produisent aussi de la saponine… Difficile à croire hein ? Les étoiles de mer et les éponges. On en croise pas tous les jours, mais on veut bien le croire !
Comment utiliser les noix de lavage ?
On insère directement 2 à 4 noix dans la machine, dans un petit sachet de tissu vendu avec les noix (ou une vieille chaussette nouée). Dès 30 degrés, les noix vont libérer de la saponine, qui jouera le rôle de détergent : elles dégraissent et nettoient le linge.
Elles jouent le rôle du détergent et de l’adoucissant.
Évidemment, le savon n’est qu’un des composants de la lessive. Il faut en général ajouter à la lessive faite avec des noix :
- Pour blanchir : du percolate de soude (dans le bac)
- Contre le calcaire : du vinaigre blanc
- Pour parfumer : quelques gouttes d’huile essentielle
Sans surprise, on retrouve ici les ingrédients que je détaillais dans mes recettes de lessive fait maison.
Pour être plus efficaces, les noix de lavage n’ont pas besoin de température mais d’humidité. Vous avez intérêt à utiliser des cycles longs ou à faire tremper le linge avant.
Quel dosage ?
Je vous disais 2 à 4 noix par machine. En réalité, le bon dosage dépend des coques (entières, entrouvertes ou en petits morceaux). Les coquilles cassées libèrent un maximum de saponines car l’eau pénètre dans les fissures. En revanche, elles durent moins longtemps que les coques entières.
Combien de fois peut-on utiliser les noix de lavage ?
On peut utiliser les noix 2 à 4 fois avant qu’elles ne perdent leur efficacité à distribuer la saponine dont elles sont recouvertes. Elles s’usent plus rapidement à haute température (au-delà de 40).
1 kilo de noix permet de donc réaliser entre 180 et 250 lessives… Vous avez de quoi voir venir ! A moins de 15 euros le kilo, c’est particulièrement économique puisque la lessive revient à 5 centimes environ.
On voit si une noix est usée à son apparence (plus terne, plus claire, plus molle) mais aussi en frottant un doigt mouillé dessus. Si ça mousse… il reste de la saponine ! Sinon… au compost ou avec les déchets organiques (elles sont évidemment biodégradables).
Quelle efficacité ?
Le savon issu des noix a-t-il la même efficacité qu’un savon classique ? Et qu’une lessive « chimique » ?
Selon les vendeurs de ces noix, les Indiens les utilisent pour laver les textiles précieux (cachemire, soie). J’ignore si c’est un argument commercial. Après tout, s’ils utilisent les noix pour tous les textiles, cela ne change rien 🙂
En revanche, les noix sont une très bonne alternative pour les personnes allergiques aux additifs présents dans les lessives du commerce.
Questions fréquentes sur les noix de lavages
Des noix de lavage bio ?
Puisqu’elles sont souvent vendues en boutique bio, on peut se poser la question : les noix de lavage sont-elles bio ?
Le Sapindus Mukorossi est un petit arbre qui pousse librement, et ne fait pas l’objet d’une exploitation particulière (vous ne verrez pas de déforestation pour y planter un champ de Sapindus, contrairement à ce que l’on fait pour le palmier à huile). Je me demande donc comment on pourrait certifier le caractère bio (contrôle des entrants, vérification qu’il n’y a pas de contamination par du non-bio, etc.).
Mais pour moi, la question n’est pas vraiment pertinente. Quoi qu’il arrive, je n’accorderais pas trop de crédit à la certification bio d’un arbre à l’autre bout du monde, et préfère privilégier le bio pour les produits locaux.
Sont-elles vraiment écolo ?
Passons rapidement sur l’aspect « transport » : oui, les noix viennent d’Inde, mais en soi, je pense que leur production et leur acheminement reste bien plus écolo que celui d’une lessive traditionnelle (qui a un conditionnement plastique, une agence de pub, etc.).
Malheureusement, les rejets de saponine dans les milieux aquatiques causent un danger pour la vie des organismes aquatiques. En revanche, les noix restent avantageuses à cet égard : la concentration dans l’eau rejetée est faible (plus faible qu’avec certaines lessives du commerce, et le comportement des utilisateurs tend aussi à modérer la concentration), mais aussi parce qu’elles peuvent contribuer, par leur effet « savon », à dépolluer certains milieux.
Utilisations alternatives des noix de lavage : shampooing, produit ménager…
Je lis beaucoup d’alternatives :
- Pour les cheveux
- En liquide vaisselle
- Pour laver le chien
- En pulvérisation contre les pucerons (le savon détruit leur enveloppe corporelle)
- etc.
Dans tous ces cas, il faut d’abord en faire une décoction pour obtenir un concentré de saponine. Il faut pour cela les faire revenir dans une casserole d’eau bouillante. La décoction se garde au frais.
Cela peut être une idée pour « finir » les noix déjà utilisées en lessive avant de les recycler définitivement.
Bloggeur passionné de développement durable et d’autonomie, je rends compte de mes lectures sur le web et de mes expériences en matière de frugalité et d’énergies renouvelables.