Moustique et moustique-tigre : l’été 2023 sera-t-il piquant ?

C’est désormais une triste routine : chaque année, la zone d’implantation du moustique tigre s’élargit. En 2023 le moustique tigre devrait continuer sa conquête de la France. La saison de surveillance du moustique tigre a débuté le 1er mai et se poursuivra jusqu’au 30 novembre.

La carte 2023 du moustique tigre devrait donc se teinter à nouveau de rouge !

Pourquoi le moustique-tigre est-il plus dangereux ?

En règle générale, les moustiques peuvent être les vecteurs de maladies dangereuses telles que le paludisme, la dengue, le chikungunya et le virus du Nil occidental. Le moustique-tigre transmet les mêmes maladies, mais Il est capable de s’adapter à différents climats et peut survivre dans des environnements urbains, périurbains et ruraux. Sa capacité à se disperser rapidement en fait une menace mondiale.

En outre, il est particulièrement agressif (il peut piquer plusieurs fois la même personne pendant une récolte de sang) et attaque toute la journée.

Enfin, il acquiert petit à petit une résistance aux répulsifs et aux insecticides…

Comment lutter contre le moustique tigre en été ?

Moustiquaires, vêtements longs… La raquette électrique est aussi très efficace. Par chance, les moustiques-tigres sont moins rapides et moins agiles que les moustiques traditionnels. Ils sont aussi plus silencieux : il faut davantage observer qu’écouter.

Et les répulsifs ? Ils peuvent fonctionner… ou pas du tout ! Tout dépend du type de moustiques.

Les conseils les plus avisés restent liés à la prévention contre les moustiques : éviter les flaques d’eau sous le robinet d’arrosage du jardin, les coupelles de pots remplies d’eau, les mares… propices à la ponte des femelles. Evitez de vous balander dans les marais… D’ailleurs, le saviez-vous ? En vieux français, on parlait de « palud » ou « palut » pour évoquer un marécage ou un marais… C’est de là qu’est né le terme « paludisme ».

Un phénomène en expansion : le moustique-tigre

Dans le sud de la France, à Fos-sur-Mer, la situation est particulièrement préoccupante. Depuis quelques semaines, les moustiques attaquent en plein jour, rendant les activités en extérieur très désagréables. Les passionnés d’équitation, par exemple, doivent désormais se protéger avec des répulsifs et des moustiquaires pour éviter les piqûres et les infections chez les chevaux. Les sorties pour enfants et les week-ends sont également annulées dans certaines régions, telles que la Camargue. Les habitants de Fos-sur-Mer se plaignent d’une augmentation des moustiques, y compris des moustiques-tigres, un phénomène qui serait en constante progression depuis trois ans.

Margaux, une habitante de la région, a lancé une pétition en ligne pour alerter les autorités sur la situation. En trois mois, elle a déjà recueilli plus de 800 signatures. Le moustique-tigre, originaire d’Asie du Sud-Est, s’est progressivement implanté en France depuis 2004, d’abord dans le sud, puis dans d’autres régions, y compris Paris et sa périphérie. Plus de 70 départements sont aujourd’hui concernés par cette invasion.

Les risques sanitaires liés au moustique-tigre

Le moustique-tigre est reconnaissable à son torse tacheté noir et blanc. Il est particulièrement redouté en raison de sa capacité à transmettre des virus tels que la dengue, le chikungunya et le zika. Ces maladies tropicales se caractérisent par des douleurs articulaires, de la fièvre et des éruptions cutanées. En 2022, huit cas autochtones de dengue ont été recensés dans les Alpes-Maritimes, l’Hérault et le Gard. Les personnes concernées avaient contracté la maladie sans jamais quitter la France.

L’expansion du moustique-tigre en France est particulièrement préoccupante en raison de son mode de vie. Contrairement aux autres espèces de moustiques, il se développe dans des petites collections d’eau éparpillées et préfère les zones urbaines, ce qui rend son éradication plus complexe. De plus, le moustique-tigre attaque généralement de jour et se nourrit de sang humain, ce qui augmente les risques de transmission de maladies.

Les actions des autorités et des citoyens face à l’invasion

Face à cette situation, les autorités sanitaires ont mis en place un plan de surveillance pour essayer de contrôler l’expansion du moustique-tigre. Les six départements du littoral méditerranéen investissent ainsi plus de 12 millions d’euros chaque année pour lutter contre les moustiques. Cependant, ces efforts s’avèrent souvent inefficaces contre le moustique-tigre, qui échappe aux méthodes de démoustication classiques.

Dans certaines villes, des brigades du tigre ont été créées par des citoyens pour tenter de lutter contre l’insecte. Par exemple, à Toulouse, des habitants de différents quartiers se sont regroupés pour acheter des pièges à moustiques-tigres. En commandant ces pièges en groupe, ils ont réussi à faire baisser leur prix de 15 %.

Des solutions plus abordables sont également proposées, comme des pièges à œufs, qui permettent de capturer les larves de moustiques avant qu’elles ne deviennent adultes. L’efficacité de ces méthodes dépend cependant de la participation de l’ensemble des habitants.

2023 sera-t-elle une année à moustiques-tigres ?

Hélas, la réponse est oui : le moustique-tigre poursuit son ascension serpentriolane et colonise désormais l’intégralité du territoire français. En revanche, la bonne nouvelle est la sécheresse du printemps, l’absence d’eau pourrait bien enrayer son cycle reproducteur de début d’été. C’est donc plutôt à partir de juillet qu’il devrait faire sa réelle apparition. Le mois de juin serait assez tranquille. C’est bien la seule consolation qui existe…