Ah, les joies de scroller sans fin sur nos écrans avant de dormir… Nous sommes nombreux à pratiquer ce rituel nocturne, pourtant peu propice à un sommeil de qualité. Mais pourquoi sommes-nous presque tous incapables de résister à l’appel de nos téléphones et réseaux sociaux ?
La science a quelques réponses à cette question.
Le rôle des réseaux sociaux dans notre addiction nocturne
Les réseaux sociaux sont les premiers coupables de notre addiction nocturne aux écrans. Ces plateformes sont conçues pour capter notre attention et nous inciter à y passer le plus de temps possible. Les notifications, les likes, les commentaires et les partages créent un flux constant d’informations et de stimulations qui nous maintient en haleine. C’est notamment ce qui a permis l’émergence très rapide du réseau Tiktok : la catégorie « Pour toi », avec un flux infini de surprises (le « Infinite scroll » qui a été repris par Instagram notamment).
Ce phénomène est d’autant plus marqué chez les jeunes, qui ont grandi avec les écrans et les réseaux sociaux. Plus de la moitié des adolescents passent plus de 3 heures par jour sur les réseaux sociaux. Sans surprise, cette période se concentre sur la soirée, lorsque les obligations scolaires et familiales sont terminées.
Il est donc difficile de résister à l’envie de consulter nos profils, de partager notre vie et de suivre celle des autres, même lorsque nous savons qu’il est temps de dormir. Mais les réseaux sociaux ne sont pas les seuls responsables…
L’impact des écrans sur notre sommeil
Les écrans eux-mêmes ont un impact sur notre sommeil. En effet, la lumière bleue émise par les écrans de nos téléphones, tablettes et ordinateurs perturbe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Cette perturbation a des conséquences sur la qualité et la durée de notre sommeil (voir aussi : lumière bleue et sommeil)
De plus, l’usage des écrans en soirée entraîne une surexcitation de notre cerveau, qui a besoin de temps pour se calmer et se préparer au sommeil. Selon une étude publiée dans le journal Science et Vie, l’utilisation d’écrans avant de dormir retarde l’endormissement de 30 minutes en moyenne. Ce temps peut sembler insignifiant, mais il s’accumule nuit après nuit, contribuant à notre fatigue chronique.
Alors, il faut évidemment limiter notre exposition aux écrans en soirée. Plus facile à dire qu’à faire ! Alors, pourquoi continuons-nous à scroller sans fin, malgré les conséquences sur notre sommeil et notre santé ?
Le rôle de la dopamine dans notre addiction aux écrans
L’une des explications possibles à notre addiction aux écrans et aux réseaux sociaux est la dopamine, un neurotransmetteur qui joue un rôle clé dans la motivation et le plaisir. Chaque fois que nous recevons une notification, un like ou un commentaire, notre cerveau libère de la dopamine, nous procurant une sensation de plaisir et de satisfaction.
Ce mécanisme de récompense nous incite à continuer à utiliser nos téléphones et à interagir avec les réseaux sociaux, même lorsque nous savons qu’il est temps de dormir. En quelque sorte, notre cerveau est « drogué » à la dopamine, et nous avons du mal à résister au plaisir immédiat procuré par les écrans et les réseaux sociaux.
Ce phénomène est bien illustré par le podcast « Usbek et Rica », qui explore les effets de la dopamine sur notre relation aux écrans. Selon les experts interviewés dans ce podcast, la dopamine est l’une des principales raisons pour lesquelles nous sommes incapables de lâcher nos téléphones en soirée.
Le rôle du travail dans notre obsession des écrans
Le travail sont également responsables de notre addiction aux écrans en soirée. En effet, pour beaucoup d’entre nous, le travail ne s’arrête pas lorsque nous quittons le bureau. Grâce à nos téléphones et à Internet, nous sommes constamment connectés à nos collègues, nos clients et nos projets.
Cette hyperconnexion nous pousse à consulter nos e-mails et nos messages professionnels en dehors des heures de travail, même lorsque nous sommes censés nous détendre et nous préparer au sommeil. Le désir de réussir professionnellement et de gagner plus d’argent peut ainsi nous maintenir éveillés et scroller sans fin sur nos écrans.
Ce phénomène est particulièrement marqué dans le monde du travail numérique, où la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est souvent floue. Les travailleurs indépendants et les employés en télétravail sont particulièrement exposés à cette addiction aux écrans en soirée.
Alors, la faute aux patrons ?
La procrastination pré-sommeil
Autre cause, le fait de ne pas avoir envie de se coucher tout de suite. On a eu une journée remplie de contraintes, on n’a pas été maître de son emploi du temps car il y a eu le travail puis les obligations familiales, et ce n’est que lorsqu’on est sous la couette que l’on trouve enfin du temps pour soi. Pour profiter de ce temps, on fait durer… Car on sait que si on s’endort, c’est le réveil qui arrive juste après.
Comment résister à l’envie de scroller sans fin le soir ?
Maintenant que nous avons identifié les principales raisons pour lesquelles nous scrolons sans fin sur nos écrans en soirée, que pouvons-nous faire pour résister à cette tentation et préserver notre sommeil ? Voici quelques conseils pour limiter notre addiction nocturne aux écrans :
- Établir des règles strictes : fixer des horaires pour l’utilisation des écrans en soirée et s’y tenir coûte que coûte. Par exemple, interdire l’utilisation des écrans une heure avant de dormir, ou se fixer un temps maximum d’utilisation quotidien.
- Créer un environnement propice au sommeil : aménager notre chambre de manière à favoriser la détente et le sommeil, en évitant les sources de lumière, de bruit et de distraction. L’idéal est de bannir tous les écrans de la chambre à coucher.
- Développer des rituels de relaxation : pratiquer des activités relaxantes avant de dormir, comme la méditation, la lecture ou l’écoute de musique douce, pour aider notre cerveau à se détendre et à se préparer au sommeil.
- Se reconnecter avec le monde réel : favoriser les interactions sociales « hors écran », en passant du temps avec notre famille, nos amis et nos collègues, pour réduire notre dépendance aux réseaux sociaux et aux écrans.
- Demander de l’aide : si notre addiction aux écrans et aux réseaux sociaux est trop forte, il peut être utile de consulter un professionnel de la santé ou un thérapeute spécialisé dans les addictions numériques.
En suivant ces conseils, nous pourrons progressivement réduire notre addiction aux écrans en soirée et améliorer la qualité de notre sommeil. Après tout, un bon sommeil est essentiel pour préserver notre santé et notre bien-être, alors pourquoi ne pas faire de notre mieux pour préserver nos nuits ?
Les jeux vidéo et leur impact sur le sommeil des jeunes
Les jeux vidéo sont également une source importante d’addiction aux écrans, en particulier chez les jeunes. Comme les réseaux sociaux, les jeux vidéo sont conçus pour capter notre attention et nous inciter à y consacrer de plus en plus de temps.
Les jeux vidéo en ligne, notamment les jeux multijoueurs, ont des effets particulièrement néfastes sur notre sommeil. En effet, les interactions sociales et les compétitions virtuelles créent un sentiment d’urgence et de stress qui nous maintient éveillés et nous pousse à continuer à jouer, même lorsque nous devrions dormir. De plus, les jeux vidéo sont souvent accompagnés de notes vocales et de discussions en temps réel avec d’autres joueurs, ce qui renforce encore notre engagement et notre immersion dans le jeu.
Les objets connectés et les écouteurs sans fil permettent également de jouer à des jeux vidéo dans notre lit, ce qui perturbe encore davantage notre sommeil. En bref, les jeux vidéo contribuent à notre addiction aux écrans et à la détérioration de notre qualité de sommeil.
L’importance de l’activité physique pour lutter contre l’addiction aux écrans
L’activité physique est un moyen efficace pour lutter contre l’addiction aux écrans et améliorer notre sommeil sante. En effet, la pratique régulière d’un sport ou d’une activité physique permet de réduire le stress, de libérer des endorphines et de favoriser la détente, ce qui facilite l’endormissement et améliore la qualité de notre sommeil.
De plus, l’activité physique permet de se déconnecter des écrans et des réseaux sociaux, en favorisant les interactions sociales « hors écran » et en nous réapprenant à apprécier les plaisirs simples de la vie. Les personnes qui pratiquent régulièrement une activité physique sont moins sujettes aux addictions numériques et dorment mieux que celles qui ont un mode de vie sédentaire. Les experts recommandent de pratiquer au moins 30 minutes d’exercice modéré à intense par jour, en privilégiant les activités en plein air et en groupe pour maximiser les bénéfices sur notre bien-être.
Un souci de santé publique
Des experts comme Tristan Harris, ancien éthicien de Google, militent également pour une prise de conscience collective et des régulations plus strictes de l’industrie du numérique, afin de protéger notre sommeil et notre santé des effets néfastes de l’addiction aux écrans. Il est temps d’agir, pour le bien-être des générations actuelles et futures. D’ailleurs, l’application Youtube a un mode qui vous indique quand il est le temps d’aller vous coucher. Et Tiktok fait de même.
En attendant, si vous lisez cet article sur un portable, en pleine nuit, sachez qu’il est sans doute l’heure d’éteindre 🙂
Bloggeur passionné de développement durable et d’autonomie, je rends compte de mes lectures sur le web et de mes expériences en matière de frugalité et d’énergies renouvelables.